Après deux années forcément chahutées par la pandémie, il est grand temps de reprogrammer la croissance dans les entreprises.
Si les opportunités d’affaires ne manquent pas, les managers sont confrontés à un problème de main-d’œuvre, démobilisée ou difficile à recruter.
Enseignant en neurosciences appliquées au management dans de grandes écoles d’ingénieurs, j’ai régulièrement l’occasion d’interroger les nouveaux actifs sur leurs attentes vis-à-vis du management en 2022 et dans les années à venir. Voici 5 propositions à mettre en œuvre rapidement :
1/ Direction et management éthiques
Construire un socle de valeurs qui donne du sens au travail et permettre également de mieux fixer les règles en entreprise : la transparence, le respect, l’écoute, l’écoresponsabilité sont des mots souvent cités. La direction et le management ont clairement la responsabilité d’aligner réellement les comportements sur ces valeurs qui doivent être utilisées comme des outils décisionnels de terrain.
2/ Formation et apprentissage : place aux jeunes !
Tisser une meilleure relation intergénérationnelle au travers de l’accueil, la formation, l’apprentissage mutuel. La valorisation des atouts respectifs des jeunes et des moins jeunes se fait au travers d’une démarche collaborative en partie organisée (par exemple sous forme de tutorat). Les parcours parfois atypiques des jeunes actifs ne doivent pas être interprétés comme un manque de ténacité ou d’engagement, mais plutôt comme la combinaison d’une grande curiosité et d’une agilité démultipliée, bien utiles dans un monde qui change.
3/ Travail et télétravail : la bonne dose
Réfléchir à de nouveaux rythmes de travail en favorisant l’autonomie et la responsabilisation. Dans une vie où se mélangent constamment le personnel et le professionnel, la notion de temps de travail perd de sa substance – et même pour partie de sa logique. En ajoutant une petite dose de télétravail, on voit à quel point l’organisation du travail est à revoir. La notion d’objectifs et de résultats est beaucoup plus motivante pour le cerveau.
4/ Les projets se construisent en équipe.
Travailler en équipe, verticalement et horizontalement. C’est une demande explicite d’une génération pourtant biberonnée à l’individualisme. Si la division du travail a eu son heure de gloire, il est grand temps de (re)passer au fonctionnement en réseau, voire en tribu. Il n’existe rien de plus efficace qu’un collectif d’intra-entrepreneurs pour faire avancer les projets dans les organisations.
5/ En entreprise, l’erreur est humaine.
Promouvoir l’initiative, le droit à l’erreur et le feedback régulier comme leviers de l’apprentissage collectif. Sans cela, l’individu et le collectif ne peuvent pas avancer. Ni le cerveau dont on découvre chaque jour un peu plus l’importance du retour sur erreur comme mécanisme naturel du développement des intelligences.
La mise en œuvre de ces propositions peut passer par une reprogrammation des habitudes managériales, ce qui prend de la patience, du temps et de la persévérance. En effet, ce n’est pas facile de se débarrasser des mauvaises habitudes, d’autant qu’en France, le management est trop souvent considéré comme une compétence naturelle.
Avoir conscience que la croissance d’une entreprise dépend au premier ordre de ses ressources humaines, et que l’innovation managériale est un levier puissant de développement, c’est s’assurer un solide tremplin pour 2022 et les années à venir. Les neurosciences restent un outil incontournable pour y parvenir.