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Management : éviter que le cadre ne se conduise en chauffard

Conseils de management en entreprise

Biais cognitif de surconfiance, hyper connexion, agressivité… Sans une formation adéquate, le management d’entreprise peut être mené comme une conduite à risque.

Dans un article du magazine Cerveau et Psycho de juillet 2018 intitulé « pour un cerveau responsable au volant », 5 thèmes sont développés :

  • Le conducteur est parfaitement conscient du danger de l’inattention au volant. Pourtant, il reste largement distrait par les objets connectés disponibles, téléphone et GPS en tête.
  • 2% des conducteurs estiment que leur propre conduite est dangereuse quand 49% jugent celles des autres irresponsables, tombant ainsi largement dans le biais cognitif de l’autocomplaisance.
  • Le sentiment d’anonymat et d’impunité créée par l’habitacle permet de libérer un comportement agressif, 69% reconnaissant injurier les autres conducteurs.
  • Les « nudges » ou coups de pouce en français sont des méthodes douces, issues de la théorie de Richard Taylor sur l’économie comportementale. Ils peuvent faciliter les comportements vertueux, comme le ralentissement aux passages piétons par exemple.
  • Enfin, deux recommandations essentielles pour conduire en sécurité : la première est de rester attentif aux remarques des autres passagers qui sont une vigie bienveillante des comportements accidentogènes ; la seconde est de bien dormir ou de ménager des pauses sur les trajectoires longues.

Conducteur et manager, même cerveau !

  • Le manager est parfaitement conscient du danger que représente l’hyper connexion au travail. Pourtant, pour beaucoup de managers habitués à travailler tard le soir ou encore le week-end, le droit à la déconnexion a plutôt été pris comme une atteinte à la flexibilité et l’autonomie. En 2017, certaines études montrent que 75% des cadres ne se déconnectent pas.
  • Le biais de surconfiance, ou Dunning Kruger, est un biais cognitif connu dans lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence. En médecine, ce biais est l’un des biais conduisant à de très nombreuses erreurs de diagnostic. En entreprise, les pires cadres ne sont-ils pas ceux qui n’expriment aucun souhait de formation au management ?
  • L’agressivité s’exprime d’autant plus facilement entre personnes ou entre services que ceux-ci sont séparés physiquement par une vitre, un mur, un étage.

3 pistes de bonne conduite

  1. L’openspace n’est pas la panacée, mais c’est assez rare qu’un lieu décloisonné se transforme en terrain de confrontation. Et surtout il facilite une rencontre physique bien plus efficace que tous les systèmes de messagerie.
  2. Le repos est l’un des piliers de l’efficacité cérébrale, surtout pour les tâches complexes. N’oublions jamais qu’Einstein dormait 10-12 heures par jour, tandis que Napoléon était un spécialiste de la sieste flash ! Le repos est désormais à la fois le curateur et aussi un signal d’alarme en cas d’épuisement ou de stress. Si vous vous levez toujours fatigué, attention danger !
  3. Enfin, un petit cercle de collègues de confiance est essentiel pour ne pas tomber dans le piège des nombreux biais cognitifs, à commencer par l’autocomplaisance. Comme le démontre l’ouvrage de Jim Collins intitulé « De la performance à l’excellence », la performance d’une entreprise est en premier lieu la performance d’une équipe.

 

 

Les bienfaits de la conduite accompagnée… en entreprise

Comment éviter que le cadre ne se transforme en chauffard dans l’entreprise ?  Fut une époque où 20 heures de conduite suffisaient pour pouvoir conduire, soit la fameuse méthode de la piscine. Pour avoir testé la conduite accompagnée, je pense que le tutorat des jeunes encadrants dans l’entreprise pourrait être une bien meilleure façon de débuter dans l’entreprise. Et vous, qu’en pensez-vous ?