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Formation et IA : le facteur limitant sera toujours le cerveau…

Quelle est la place de l'intelligence artificielle dans les formations

Salon Learning Technologies Paris 2024 : l’IA va doper le cerveau des formateurs, pas celui des apprenants … Les neurosciences ont encore de beaux jours !

A l’occasion d’une visite au salon Learning Technologies France  à Paris les 24 et 25 janvier 2024, impossible d’échapper à un mot : IA. L’intelligence artificielle est partout, sur toutes les bannières, dans tous les stands, pendant toutes les conférences, d’ailleurs très suivies cette année.

Promesse tenue : Un gain énorme de productivité pour les formateurs

Il est vrai que la promesse est devenue réalité avec, bien entendu l’IA conversationnelle dont ChatGPT est la plus connue, mais pas seulement. Pour les formateurs, l’intelligence artificielle va :

– aider à la conception des parcours de formation (génération de plan de cours à partir d’un référentiel de compétences par exemple );

 – fournir des ressources et des idées de formats novateurs ;

– favoriser les activités de brainstorm ;

– créer des multitudes de supports pédagogiques (résumés de texte, production d’une capsule vidéo et même production de slides à partir d’un texte)

– aider à la création d’exercices d’évaluation (depuis le simple QCM jusqu’aux études de cas)

– aller chercher dans les données métiers les dernières actualités (bien pratiques pour les disciplines en mouvement).

Certains formateurs ont même expliqué utiliser l’IA pour faire une première évaluation de devoirs d’étudiants, note et évaluation qualitative, « avec un résultat tout à fait satisfaisant ». La question symétrique de savoir si l’étudiant n’allait pas non plus utiliser l’IA pour son devoir n’a pas pu être explorée, on tomberait dans la situation kafkaïenne d’un devoir produit par IA et corrigé par IA, touchant aux limites de la logique du procédé.

Il faut aussi dire que les modalités de formation sont devenues pléthoriques (et désolé pour les anglicismes) : elearning, , video learning, rapid learning, microlearning, XR learning, blended learning, adaptative learning, serious game… à quoi on peut ajouter, sans rire, asynchrone/synchrone learning, horizontal learning, active learning, social learning, etc. Précisons également que toutes ces modalités ne sont pas si faciles à mettre en œuvre, ne serait-ce que par le temps à se former à toutes ces nouvelles techniques et technologies.

En résumé, l’intelligence artificielle permettra de faire gagner aux formateurs un temps considérable, ce qui répond à une attente des clients de la formation sur de nouvelles modalités, sans pour autant garantir une véritable montée qualitative de la formation elle-même. Tout au plus peut-on être assuré d’une grande diversité des modalités pédagogiques, allant de pair avec un raccourcissement des durées de séquences pédagogiques (bienvenu dans l’ère TIKTOK !).

Espérance à venir : vers un apprentissage engageant, adaptatif et sur mesure pour les apprenants ?

Si l’on peut espérer que cette diversité rende certaines formations plus attrayantes, « érotiques » ai-je même entendu, le facteur limitant reste le cerveau de l’apprenant. Bien entendu, les technologies les plus immersives promettent de générer des émotions qui favorisent l’ancrage mémoriel, il demeure une réalité : une compétence, ce sont des millions de neurones connectés entre eux de manière biologique, et pour ça il faut du temps d’attention, des efforts cognitifs et du sommeil !.

Enfin, en écoutant les arguments des intervenants du salon Learning Technologies France, il se dit que l’intelligence artificielle va nous permettre d’entrer dans l’ère de l’apprentissage adaptatif et sur mesure individualisé ; objectif noble, mais pas encore atteint au vu des diverses démonstrations.

En tout cas, pour avoir testé certaines technologies d’engagement, les apprenants sollicitent toujours une bonne dose d’humain dans les formations : notre cerveau n’est jamais aussi performant que relié aux autres cerveaux, comme on s’en doutait avant même l’avènement des neurosciences. Notre formation en cross coaching en est la meilleure preuve : elle permet de booster performance personnelle et professionnelle en duo… 100% humain !

Le mythe de l’apprentissage sans effort reste un mythe (30% de mes étudiants pensaient encore hier qu’on pouvait apprendre en dormant…). Avec ou sans IA. Jusque là…

Texte généré par un humain !

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