Comment les dernières découvertes en neurosciences peuvent éclairer la Santé et la Qualité de Vie au Travail ? Réponses dans cette formation donnée en Nouvelle Aquitaine.
Enseignant-Expert en neurosciences appliquées au management, j’ai eu l’opportunité de donner une formation sur le thème « SQVT et neurosciences » réservée aux membres du réseau Santé Qualité de Vie au Travail en Nouvelle Aquitaine, réseau dont je fais partie depuis sa création en 2011. Cette conférence était hébergée à la délégation AFNOR Sud Ouest qui est l’un des promoteurs du réseau.
Découvertes en neurosciences : nous naissons précâblés.
L’homo sapiens est né dans les steppes africaines, il y a 250 à 300 000 ans. Notre mode de vie est resté celui d’un chasseur cueilleur vivant en petite tribu, et ce jusqu’à une période relativement récente, il y a une dizaine de milliers d’années. Nos capacités cognitives sont conçues et optimisées directement pour notre survie dans cet environnement.
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Alors que notre environnement a totalement changé, nous gardons solidement ancrés nos biais cognitifs, nos émotions, notre rapport au collectif. Si l’on pensait que le cerveau était à la naissance un territoire vierge, prêt à être modelé à volonté, les découvertes en neurosciences nous montrent que nous avons beaucoup de fonctions précablées, y compris le langage.
Ce précâblage est en même temps une chance, car il diminue la distance biologique entre chaque être humain mais il crée aussi des limites importantes dans ce que le cerveau de l’Homme peut accomplir.
L’auditoire de cette formation donnée en Nouvelle Aquitaine attentif au tour de parole.
Les situations professionnelles dépassent ce que le cerveau de l’Homme peut faire.
Au XXe siècle, et face à de nombreux accidents et maladies professionnelles, les organisations ont développé de l’expertise en sécurité, allant jusqu’à l’ergonomie au poste pour soulager physiquement le salarié.
Or le travail actuel est devenu principalement cérébral. En particulier, notre espace de travail cérébral situé dans le cortex préfrontal est limité en capacité et requiert beaucoup d’effort conscient. D’un côté, les moyens de communication se développent, le volume des données augmente, ce qui détourne notre attention. D’un autre, le changement permanent d’outils de travail, d’environnements, de projets crée une difficulté d’adaptation. Enfin, les plans d’entreprise, les réorganisations se succèdent, créant une pression temporelle qui augmente les biais cognitifs et diminue la qualité dans la prise de décision. En tout état de cause, les statistiques sur la santé et la qualité de vie au travail ne sont pas radieuses et laissent supposer de belles marges de progrès.
Des questions posées par les neurosciences
Les neuroscientifiques se posent la question des capacités plastiques du cerveau, pour savoir si l’Homme peut s’adapter dans cet environnement professionnel du XXIe siècle. En même temps, le législateur a rendu certains rétropédalages nécessaires (droit à la déconnexion par exemple). Par ailleurs, la technologie doit être conçue pour être la plus cérébralement digeste possible. Autrement dit, ce n’est pas à la main à s’adapter au marteau, mais l’inverse.
Tout le travail des scientifiques consiste désormais à décrire cette « main » cérébrale du mieux possible. Puis il faudra transposer cette connaissance en outils et pratiques destinés au milieu professionnel. C’est précisément l’objet de mon enseignement et de mon expertise, que je dispense aux jeunes adultes comme aux managers expérimentés.
Alors l’entreprise pourra aligner neuro-ergonomie, santé, qualité de vie au travail et performance économique.